LIVE REPORT

COVENANT

LA LOCOMOTIVE - 02/05/2006

 

 

Tandis que le rideau reste fermé, une introduction minimaliste, semblant interminable alors qu'elle ne dure en fait que quelques minutes, pesante, très sombre et glaciale avertit le public que le trio nordique va entamer son show. Le son cesse, le rideau s'ouvre mais la scène reste dans l'obscurité, seuls quelques hallos lumineux diffusent de faibles lueurs en fond de scène. Seconde intro faisant penser à des cornes de brume... Covenant se fait attendre. Des silhouettes... Le groupe arrive enfin dans le noir. Joakim et Clas s'installent discrètement derrière les machines. Les spots s'animent puis Eskil, qui ne semble pas très sûr de lui, vient s'armer du micro après un dernier souffle de nervosité. Les premières notes retentissent et le concert débute avec "20Hz", morceau tiré du dernier album "Skyshapers".
Le début de concert ne semble pas emballer grand monde, les premiers titres sont mous, le son ne pête pas, Eskil cherche ses marques sur les planches de la Loco sans vraiment réussir à capter le public hormis quelques groupies surexcitées conquises d'avance au premier rang. Puis tout semble démarrer d'un coup grâce notament à "Like tears in rain" l'un des principaux titres de l'album "United States Of Mind". Voilà la salle est en folie, ça saute, ça secoue, ça chante de tous les côtés, la sauce prend, le groupe est soulagé et peut enfin se lâcher. Clas se lâche d'ailleurs tellement qu'il en oublie désormais très souvent de faire semblant de jouer du clavier et se contente de faire l'aphone dans un micro en panne tout en nous faisant, ou bien un défilé un poil rébarbatif pour présenter sa nouvelle collection printemps-été d'imperméable, en particulier sur "The men", ou bien une représentation coincée de danse folklorique d'un pays encore non répertorié. Pratiques les bandes quand même. Seuls Joakim, soudé à ses machines, s'essaye à divers effets sonores comme le classique vocodeur sur "Brave new world", un chouillat de saturation et le tour est joué. Pas la peine de retirer les backing vocals sur "Ritual Noise", l'affaire est dans le sac surtout lorsqu'une déferlente de tubes ("We satnd alone", "Dead stars" et le très pouet pouet "One world one sky") s'abat sur la foule en délire.
Au final on regrette essentiellement l'utilisation d'enregistrements au détriment d'un jeu live mais aussi l'amnésie quasi totale des trois premiers albums du groupe puisque seul "Stalker", de l'album "Sequencer" a été joué... Pas de "Go film", "Tension" ou "Feedback". Mais le public était visiblement là pour suer sur des beats et il faut bien admettre que Covenant sait chauffer l'ambiance.

Dusk