LIVE REPORT

FESTIVAL DARK OMEN II

Neon Cage Experiment + Insekt + Unter Null + Punish Yourself + Tamtrum + Suicide Commando + Monolith + Nehl Aelin + Jabberwock + The Breath Of Life + Collapse + Collection D'Arnell Andrea + Metallspurhunde + Norma Loy + Eat Your Make Up + The Birthday Massacre + Das Ich

CHATEAU DE VAUX-LE-PENIL 21 & 22/07/2006

 

File d attente
La grande salle de concert
NCE
NCE
NCE
NCE
NCE
NCE
Enio DOP
Insekt
Insekt
Insekt
Unter Null
Unter Null
VX69 Punish Yourself
Tamtrum
Tamtrum
Tamtrum
Tamtrum
Tamtrum
Tamtrum
Suicide Commando
Suicide Commando
Suicide Commando
Suicide Commando
Monolith
Monolith
S20-Djonzemoon
Beautiful Creature
Nehl Aelin
Nehl Aelin
Nehl Aelin
Jabberwock
Jabberwock
Jabberwock
Jabberwock
Lena Jabberwock
Breathoflife
Breathoflife
Breathoflife
Breathoflife
Breathoflife
Breathoflife
Living Dead Dolls
Living Dead Dolls 2
Collapse
Collapse
Collapse
Collapse
CDAA
CDAA
CDAA
CDAA
CDAA
CDAA
Robert Smith sosie
Danse Macabre
Bruno Kramm is cool
Metallspurhunde
Metallspurhunde
Metallspurhunde
Norma Loy
Norma Loy
Norma Loy
Norma Loy
Eat Your Make Up
Eat Your Make Up
The Birthday Massacre
The Birthday Massacre

Pour la deuxième année consécutive, Celtic Circle et Elegy présentent Dark Omen, un festival de plus en plus ambitieux avec dix-sept groupes sur deux jours dans l’enceinte du Château de Vaux-le-Pénil en Seine-et-Marne dont une majorité d’artistes pas ou rarement vus en France. Cadre somptueux (habituel pour les soirées Celtic) : les caves et l’orangerie du château pour les concerts, une partie du parc pour le marché et le restaurant (avec l’équipe du Black Dog aux barbec’ pour l’occasion : bonne boustiffaille assurée !). Le week-end fut des plus agréables, l’occasion de prendre un instant à discutailler un peu IRL avec quelques forumers et de découvrir sur scène de nombreux artistes, le tout dans une ambiance vraiment enchanteresse. Il faut dire que l’installation avait été pensée pour faciliter la chose, les deux salles étant séparées par le QG marché/bar/resto. Marché qui regroupait des commerçants déjà connus pour la grande majorité et qui aurait le mérite de s’agrandir pour les prochaines éditions. Quelques petits manquements d’organisation de ci de là, le festival prend ses marques et notre petit doigt nous dit que l’année prochaine il devra mettre les bouchées doubles !


VENDREDI 21

Bien décidés à ne pas manquer le premier groupe annoncé, Neon Cage Experiment, nous sommes arrivés pile à l’heure sans penser qu’il y aurait plus de deux heures de retard dans la programmation. Finalement, c’était l’occasion de retrouver pas mal de gens devant les portes du château, un mal pour un bien donc. Peu de monde en ce début de festival (quoi que le live du groupe semblait très attendu), de quoi apprécier pleinement le set de NCE et tailler un peu la bavette avec eux à la fin. On avait adoré leur album "Oscillations" et c’est avec un grand plaisir que nous avons pu en découvrir toute l’âme sur scène. Un excellent début de festival pour nous et un grand bravo encore à eux pour avoir su partager avec tant de réussite leur univers électronique, rythmique et sombre même si le son ne leur permettait pas toujours de bien booster les passages les plus péchus mais sans grand dommage.
Le marathon ne faisait que commencer, les concerts se sont enchaînés plutôt vite d’une salle à l’autre ce soir-là. Nous avons pu continuer notre lancée avec Insekt. Bonne surprise au départ, plutôt efficace, de la bonne electro-dark (un peu trop harsh parfois à notre goût) avec une reprise de "Personal Jesus" de Depeche Mode très correcte et un très bon morceau à la batterie de la part du frontman surexcité semblant dissimuler des yeux éclatés derrière ses lunettes noires tout en dansant comme un dingue en brandissant d'énormes spots.
Venait ensuite Unter Null. Look plutôt sympa mais un peu cheap, tout en blanc sanguinolent… Avec Sylvicious (Tamtrum) aux machines pour faire joli. Sans plus, sympa les trois ou quatre premiers titres puis le côté pouet-pouet se faisant un peu trop insistant on finit par décrocher un peu.
Plus de force pour aller jeter un œil aux Punish Yourself qui ont dû bien cramer, le corps complètement recouvert, comme à leur habitude, de gouache fluo empêchant le moindre centimètre carré de peau de respirer. Ayant vu leur dernier show à La Loco, on leur fait confiance pour avoir bien foutu le souc sur la scène principale…
Le temps d’une bonne brochette de poulet et d'une barquette de frites molles et on retourne en cave voir Tamtrum. Leur set nous avait carrément impressionné à l’Espace B l’année dernière, du coup on en attendait beaucoup et on a eu droit à quelque chose de très similaire mais l'effet de surprise en moins. Très bien, beaucoup de charisme pour les trois comparses et des relents de testostérone sur scène et dans la fosse en furie. Mais une saloperie de coupure électrique d’une dizaine de minutes a eu le temps de nous refroidir au beau milieu de la prestation, dommage. Un beau finish tout de même avec l’intervention inopinée de VX69 (Punish Yourself) qui, à peine mal à l’aise deux secondes par l’invitation du groupe à rejoindre la scène pour une improvisation, se met direct en jambes pour assurer le bœuf comme il se doit, c’est à ça qu’on reconnaît les vrais artistes. Sylvicious est toujours aussi beau, avec son visage d’actrice porno et sa gentillesse qui le poussera même à faire distribution de taboulé oriental vers les quatre heures du matin pour ceux qui attendaient les navettes…
L’heure du live de Suicide Commando sonnait enfin, bien que nous aurions préféré voir un tel groupe sur scène il y a quatre ou cinq ans, lorsque les albums valaient plus le coup et qu’on était à fond dedans… Là, c’est plus pareil. On se serait bien passé aussi des visuels gores en toile de fond (on dirait que de plus en plus d’artistes croient que la culture dark doit être choquante pour être crédible, facilité quand tu nous tiens…). A part ça, une très bonne ambiance et un concert à voir quand même, ne serait-ce que par curiosité et aussi pour le plaisir de voir certains tubes en live, d’autant que Johan Van Roy n’a pas démérité dans sa prestation.
On finit la soirée avec Monolith, mais la nuit est déjà bien plus avancée que prévu alors difficile de rester jusqu’au bout. D’autant plus qu’ils mettent un temps fou à s’installer, faire leurs essais… Comment, cependant, partir sans entrevoir la bête ? Un super moment. Leur son harsh-industrial est tellement spécial, tellement bon, ce harsh-là bizarrement passe mieux que dans Insekt (où Eric Van Wonterghem intervient également), il est tout sauf bordélique, bien cadencé, peut-être à la longue un peu ennuyeux tant il rappelle parfois Sonar (et justement Van Wonterghem est dans Sonar aussi, forcément avec autant de side-projects, on peut risquer de se répéter !)… Par contre le chant de la dame chargée des projections ne nous a pas convaincu. On recule un peu tellement ça pulse et histoire d’avoir un peu de place pour fighter contre l’ennemi invisible. C’est alors que deux magnifiques créatures mâles extra-terrestres sont apparues, laissant pour insipides tous les looks pourtant sympas de la soirée. Délicieuse vision, les cybergoths sont dans la place. Quelques photos pour graver l’instant. Reprise de nos esprits. Hop, on s’enfuit avec la prochaine navette, preuve en tête que la guerre apocalyptique est en marche…

 

SAMEDI 22

En bons élèves, nous sommes arrivés très tôt une fois encore. Un peu moins motivés par l’affiche un tantinet trop "gothique" pour nous et en raison de douleurs musculaires intempestives de la veille il faut bien le dire. Nehl Aelin, sur la grande scène, n’aura pas provoqué notre émoi malgré sa douce voix, ses sourires, ses regards pleins de malice et son enthousiasme à chanter devant un public encore très restreint. Tant pis.
Quand Jabberwock entre en scène dans les caves, c’est tout autre chose. Déjà vus à la Flèche D’Or et plutôt agréablement surpris, nous avions besoin d’une confirmation. C’est chose faite. Lena, une cheville emplâtrée, nous a une fois de plus bien foutu les chtons à nous hurler, coincée dans son tailleur/chignon banane, brandissant sa béquille, qu’il faille sourire à tout prix ! Ils ont même poussé un peu plus loin leur concept sur l’horreur du marketing et sur cette tragique ambivalence concernant notre participation inévitable à cette société de consommation que nous détestons tous les jours un peu plus. Là, c’est carrément une bande sonore qui annonce le décompte des minutes qu’il nous reste à profiter de leur set electro-rock-wave et fait la promo de l’album. Ils sont bourrés d’idées pour étoffer leur propos et le background de comédienne de Lena lui offre moult possibilités faciales et vocales pour donner corps à tout ça. Un des meilleurs lives de la soirée !
The Breath Of Life, par contre, nous a beaucoup ennuyé. La chanteuse a certes une très jolie voix et un bon look new-age, le tout ne nous parle pas, trop gothique-fin 90’s musicalement, trop gnian-gnian, presque kitch, à part un ou deux tubes de soirée qui ne nous font pas plus fantasmer que cela non plus d’ailleurs… Ceci dit pour les amateurs, leur live semblait convenir.
Dans un tout autre genre, Collapse enchaîne avec son gros indus-metal et ses guitares excessives, mais pas vraiment de frissons non plus malheureusement bien que leur son nous décalque le cerveau au fond de la boîte cranienne à chaque vibration de corde.
Au tour de Collection d’Arnell-Andrea, qui nous ont servi un set moins bon qu’à l’accoutumée. Pas vraiment de leur faute. Le son était réellement moins bon que lors d’autres concerts où on avait pu les voir et la voix de Chloé paraissait parfois comme malhabile. Pour le reste, c’est toujours avec un immense bonheur qu’on écoute leurs douces balades et leurs morceaux davantage wave pour les plus récents.
Metallspurhunde débarque ensuite avec son electro-dark très efficace pimentée d'une grosse guitare industrielle à la Rammstein. Un vrai show sur scène avec un chanteur, assez charismatique, qui n'hésite pas à s'incruster à plusieurs reprise au milieu de la foule et essaye de charmer le public en distribuant de la fausse monnaie. Une mise en scène qui rappelle également fortement, dans les mimiques et les attitudes du leader, les lives de Das Ich. Pas de surprise alors en apprenant qu'il s'agit d'une signature Danse Macabre, label de Bruno Kramm.
« Norma Loy en live après 13 ans d'absence, qui l’eut cru ? » pense-t-on en regardant sa vieille cassette achetée d’occasion il y a si longtemps. Et bien nous ne nous attendions pas à un tel show. Une mariée flippante en guise de mascotte, un maître chanteur au teint blafard à la Sopor Aeternus, une voix et des parties rappelant parfois Clair Obscur et malheureusement des projections – encore une fois - d’une facile provocation déconcertante. De quoi redonner l’envie de se pencher sur ce phénomène d’outre-tombe.
Eat Your Make Up n’a malheureusement pas profité de toute notre attention mais nous gardons un assez bon souvenir de leur passage, look batcave à souhait pour deux membres sur quatre (mais pourquoi seulement la moitié du groupe semble à fond dans le trip batcave à l'ancienne ?), musique entre batcave et gothique… Une période dont nous nous sentons plus proches… Plutôt sympa de voir un groupe puriste comme ça de nos jours.
The Birthday Massacre était très attendu, on nous en avait beaucoup parlé. Evidemment il fallait se douter qu’il s’agissait d’un groupe surfant à mort sur la vague. Très branché, aussi bien question musique (electro/metal) que question look (dandy). Et alors ? Après tout ça fonctionne pas mal cette histoire. Pas trop notre truc mais plutôt bien vu et l’envie d’aller jeter une oreille sur ce que ça peut donner sur bande. Là de toute façon la salle est blindée, difficile de se faire une bonne place.
Plus d’énergie pour Das Ich et pas, mais alors pas du tout, envie de partir sur une mauvaise note. Les derniers lives de cette formation (qu’on ne sait plus comment appeler, tantôt quatuor ou trio, ici duo puisque le troisième membre est en prison, la classe…) nous ayant mis un sacré coup au moral. En 1998, ça passait bien, on était impressionnés même, avec un Stefan Ackermann gesticulant peint en noir à l'époque (bien mieux que ce rouge diablotin) et un Bruno Kramm qui ne donnait pas encore dans les "Bisous Paris" (on se demande s’ils l’ont fait au Dark Omen ça tiens !). Bref, on regardera toujours Das Ich avec cet œil nostalgique. On est juste passés à autre chose et heureusement pour nous.

Au final un très bon week end dans l'ensemble et on attend vite la prochaine édition de ce nouvel événement francilien.

Dawn & Dusk