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On pourrait reprocher une ou deux choses aux soirées Realm of Fairies, c'est d'être un peu trop implantée dans la place dark parisienne et d'attirer plus de goth-waveux que de celtes en habit ; d'opter pour un mix cohérent mais pas toujours très "féérique" ; de commencer un peu tard (22h) pour permettre à chacun de profiter pleinement de tous les artistes représentés (grosse désertification après Von Magnet). Voilà, histoire de râler d'emblée, parce qu'il n'y a pas de véritables mauvais points à coller sur cette quatrième "nuit du fantastique et du merveilleux".
Déjà l'affiche et la notoriété montante de l'association ne laissait pas de doute sur la qualité médiévo-celtique mise en place pour l'occasion : l'ambiance magique et douce, le lieu agréablement décoré, mille loupiottes de couleur et papillons suspendus dans ce cirque de bois très chaleureux et très fréquenté ce soir-là, les exposants comme "Rêves d'acier" (boutique médiévale - photo 3) ou "Dragonfleyes" (styliste - photo 7)... Certes les animations (jongleurs, troubadours ambulants...) n'étaient pas des plus impressionnantes mais avec Von Magnet en plat principal, tout cela ne paraît que pur détail.
Une scène en croix, une projection en disque mirant la lune ou les sous-titres de paroles espagnoles. Quatre petites scènes indépendantes, reliées au centre par le coeur électronique. Phil Von et Flore Magnet nous ont véritablement plongés dans un monde riche, émotionnel et décalé. Voix et gestes, coups de talon flamenco et ombres changeantes, percussions et déchirements, théâtre et beats électro... Comment résumer le show ? Fascinant ! La performance, physique et cérébrale, invita le public à s'installer, souvent ébahi ou contemplatif devant tant d'exactitude et d'originalité. Certains ont fui, une irrespectueuse lança même un "A chier !", minable. Mais nombreux furent ceux qui, conquis, debouts et atteints, saluèrent les cinq artistes. Voilà quelque chose de différent, voilà quelque chose qui marque et qui ne ressemble à rien d'autre, bourré de sincérité, authentique ! Inutile de parler des morceaux en eux-mêmes, allez voir Von Magnet en live ! Il s'agit, au-delà d'une expérience, de l'exemple qui confirme que la noirceur et la profondeur peuvent être influencées par des origines ibériques, qu'elles peuvent être bien vivantes sans être récupérées et formatées, qu'elles peuvent séduire en étant dérangeantes, qu'elles savent donner naissance à un art sombre ne comportant aucun des clichés le faisant appartenir à ce rang !
Cette soirée compta également un mini-concert de Diva Dolga et sa jolie voix qui fini de nous achever (ou bien était-ce l'abus d'Hypocras ?). Intimiste, triste et frémissant, de quoi n'avoir point envie de revenir à la dure réalité...
Alors malgré les petits reproches tatillons, Realm of Fairies reste une des meilleures soirées de cette fin d'année, elle mit en lumière de grands talents et nous fit rêver un peu.
Dawn
Merci à Carline de ROF.