LIVE REPORT

DEAD CAN DANCE

LE PALAIS DES CONGRES PARIS - 14/03/2005

 

 

Incroyable ! Lisa Gerrard et Brendan Perry enfin réunis et de retour sur scène à Paris après leur malheureux split annoncé il y a maintenant près de sept ans. Ceux qui auront eu le privilège d'assister à ce merveilleux rendez-vous ne retrouverons ici qu'une once de l'émotion indescriptible qui submergea ce soir-là le Palais des Congrès.

En fait nous étions un peu arrivés convaincus d'avance puisque Dead Can Dance ne pouvait nous décevoir, après tout leur discographie bien qu'ayant viré world depuis un bon bout de temps ne nous avait jamais déçu elle. Le bouleversement de nos âmes que nous pûmes ressentir au fil des deux heures de live nous guida en fait bien au-delà de ça encore.

Le duo, accompagné de cinq musiciens, nous proposa ses plus grands classiques certes sans grande originalité (et en omettant malheureusement la toute première période du groupe) mais s'essaya aussi à quelques inédits tels que "Dreams made Flesh" et "The Lotus Eaters" et certainement des petites choses inconnues de nos oreilles à ce jour que l'on retrouvera sur le prochain album (?). Brendan plutôt sautillant, visiblement nageant dans un trip afro-babacool, et Lisa en grande prêtresse immaculée derrière son pupitre, plus froide, vêtue d'une immense toge dorée, interprétèrent tour à tour des titres de Realm of Dying Sun (Cantara), Serpent's Egg (Severance), Aïon (Saltarello, Black Sun), Into the Labyrinth (Yulunga, The ubiquitous Mr Lovegrove, The wind that shakes the Barley, How fortunate the man with none), Towards the Within (Rakim, I can see now, American Dreaming, Sanvean), Spiritchaser (Nierika), du moins selon ce que nos cervelles toutes émoustillées purent reconnaître. Le set compta deux rappels dont la toute dernière intervention de Lisa sur un morceau dont nous aurions pu nous passer, sans doute une impro mais qui sortait complètement de son registre habituel pour faire dans un style plus "variétés".

De trop nombreux souvenirs à garder en mémoire, des instants magiques, ceux où les voix de Lisa et Brendan nous tirèrent les larmes. C'est à se demander comment ils parviennent à nous emmener avec leurs riches vocalises accompagnées d'une vièle ou d'un tambourin, tantôt dans une église, tantôt au chevet d'un défunt au siècle dernier, tantôt dans une cérémonie funèbre africaine... On pourrait reprocher beaucoup de choses à leur prestation, qu'elle ressemblait à du déjà vu, que le tout aurait pu être un peu plus poussé, que les voix et percus auraient pu avoir plus de relief, de contrastes, mais quoi qu'il en soit on ressort de là comme d'un cocon, la voix de Lisa - éthérée parfois mysthique ou arabisante - reste intemporelle et ce génie musical qui habite Brendan ne s'essouffle jamais et vous grandit. Le public (qui comptait d'ailleurs Nicola Sirkis et Armande Altaï) quant à lui su produire des ovations à faire trembler les coeurs et donc à la hauteur d'un Dead Can Dance magistral !

Dawn