LIVE REPORT

MIMETIC
+ SERVOVALVE
+ DJ WET

LE POINT EPHEMERE - 04/02/2005

 

Dj Wet
Dj Wet
Dj Wet
Servovalve
Servovalve
Mimetic
Mimetic

 

Le Point Ephémère, hangard sur les bords du canal aménagé façon carrefour des musiques actuelles et de l'art contemporain tel le Lieu Unique à Nantes, accueillait là des mentors dans le domaine de l'electro industrielle expérimentale.

Dj Wet entama le processus devant un tout petit public mais bien sûr l'ambiance n'allait pas tarder à chauffer, la soirée ne faisait que commencer et la majorité des audio-sensitifs auront davantage choisi ce rendez-vous pour Servovalve et Mimetic. Pas facile donc de se montrer persuasif, pourtant la demoiselle se livra à une performance plutôt réussie. La première partie du set, très sombre, aura ravi les darkeux venus en nombre ce soir-là, la deuxième moitié quant à elle vira clairement break beat ou club à notre déception. Les visuels en arrière plan, plutôt cheap, nous laissèrent de marbre. Finalement, d'un coup, on eu pu se demander s'il valait la peine de rester...

Grand bien nous a pris de patienter pour le set de Servovalve ! En quelques secondes, l'atmosphère s'alourdît sombrement, le futurisme envahît l'écran à mesure qu'un gros intestin rouge palpitant grandît sur fond noir tel un ver rongeant les ténèbres. Le couple au crâne rasé à blanc, chacun concentré devant son I-Book, restait figé dans l'obscurité, à droite de la scène tel deux extra-terrestres mutants tout droit sortis d'un film SF, où seules deux pommes luminescentes se reflétaient.

Un show à la fois graphique et sonore, une orchestration des plus carrées, pure et froide, non plus seulement de l'art mais de la science, de l'architecture, une ossature milimétrée dans une enveloppe aérienne. Chaque élement visuel alors produit avait un son lui appartenant et vice-versa. Des lignes qui s'entrecoupent avec mélodie, des billes vivantes qui s'entremêlent sur un rythme organique, voilà l'univers terrassant des maîtres créateurs qui firent forte impression dans une salle soudain en ébullition. Après un rendez-vous pareil, il est cependant difficile de penser qu'on puisse apprécier toute la dimension musicale de Servovalve sur album mais quoi qu'il en soit leurs lives sont à ne pas manquer !

A peine étions-nous remis de nos émotions que Mimetic emboîta le pas. Tout de blanc vêtu, le gourou se posa sobrement face à son oratoire. Il débuta sa performance dans une ambiance toute aussi sombre mais avec un style très personnel, beaucoup plus dansant, très riche, varié, unique en son genre. Une progression prît forme : des sons au départ plus atmosphériques pour finalement s'élever en interstices transe. Un film type années 20 -mais sûrement contemporain (?)- était projeté en arrière-plan, malheureusement notre sensibilité personnelle nous empêcha de saisir sa corrélation avec la prestation générale de l'artiste. Ces images -d'une provocation plutôt facile- reflétant l'animosité d'êtres humains, créa un paradoxe entre les sensations physiques désagréables qu'il montrait et générait, et le voyage cérébral intense que Mimetic nous offrait. En fait, ce paradoxe-là nous déplût mais pu certainement satisfaire d'autres personnes, l'essentiel est qu'un effet ait été produit et ce fût le cas nous concernant, bien que très négatif.

L'ensemble de la soirée fût très convainquant, cohérent, très bien amené, avec un Von Magnet dans le public (on eut cru reconnaître également un certain Gwen de Flint Glass / Tzolk'in) . Une messe douce-amère. Servovalve dessina nos entrailles, Mimetic nos contours. Ainsi soit-il.

Dawn