• Dandelion Wine : An Inexact Science **
    (Ars Musica Diffundere / Sept. 06)
    Amateur God : Xenofeelia ** (Black Rain Records / Sept. 06)
    IWR : Ground Zero ** (Black Rain Records / Sept. 06)
    Black Rain Records est indiscutablement l'un des labels les plus prolifiques de la scène electro-indus tant les sorties sortent à tour de bras et dans des styles bien différents au sein de la maison mère et ses sub-divisions diverses : Funkwelten, Ars Musica Profundere...
    Commençons donc justement par Ars Musica Profundere, filon folk du label allemand qui nous a dégoté une petite pépite au nom de Dandelion Wine (titre d'une nouvelle de Ray Bradbury écrite en 1957 dans laquelle l'auteur exprime son amour pour les moments magiques de sa jeunesse), duo australien composé de Naomi Henderson et Nicholas Albanis. Leur deuxième album intitulé "An Inexact Science" ne parle pas d'alchimie comme on pourrait le penser en parcourant les illustrations du livret mais semble davantage composé, d'après les textes, sur le thème de l'amour. Leur univers "éthéreal post-dreampop" est riche et varié : le style prédominant reste une musique folk aux multiples instruments classiques et traditionnels comme la guitare, le dulcimer, la flûte, le luth et la mandoline ("Stable", "Malphacyte" et "Starry messenger"), mais certains passages, plus rock, se rapprochent davantage de PJ Harvey ("Black glitter", la seconde moitié de "Tulip eyes"). Pas particulièrement dark, Dandelion Wine nous emmène néanmoins dans un monde apaisant teinté de magie.
    Dans un autre registre, plus electro pop, un autre duo composé des slovènes Blaz Erzetic et Helena Gabrijelcic et nommé Amateur God, sort son troisième album "Xenofeelia" sous-titré "or tales of how we wanted to fight our own nature in vain". Plutôt rares sur ce label les formations électroniques qui ne privilégient pas le coté "rentre dedans" electro-dancefloor-boumboum-teuton à des musiques plus mélodiques, plus angéliques, plus aériennes, plus travaillées, comme le fait Amateur God sur cet album. Pourtant "Xenofeelia" est bel et bien sombre et fortement marqué par une grande froideur tant musicalement que dans le chant éthéré à la limite de la monotonie. Les titres, bien que sympathiques dans l'ensemble, n'en sont que trop lisses et linéaires avec tout de même quelques soubresauts d'intensité qui relèvent bien le tout comme sur "Deep cleanse" ou le très bon "Pictures of me".
    De son côté, IWR colle davantage à l'image qu'on se fait instinctivement du label avec son electro dark puissant aux beats accrocheurs ("Carnivore", "Pulsar"), une voix saturée et un poil en retrait en guise de chants, des nappes mélodiques au clavier par ci ("Calling you") et une voix féminine plus douce par là ("Access denied") pour donner un peu de relief aux dix titres de ce "Ground Zero" qui ne sont d'ailleurs pas mauvais du tout mais qui sonnent en définitive comme beaucoup d'autres groupes du genre sans parvenir à trouver véritablement son truc à lui pour sortir du lot. Un second cd bonus offre dix remixes très moyens des titres de l'album par diverses formations du label telles que Suprême Court, Amateur God, Vigilante...

    Dusk