• Ataraxia : Arcana Eco **** (Ark Records / Août 05)
    Généralement, une sortie d’Ataraxia équivaut à un objet soigné, plus qu’un cd, une source d’émerveillement. Avec "Arcana Eco", cette définition n’aura jamais été aussi appropriée. Certes, il ne s’agit pas d’un album mais plutôt d’une sorte de EP collector, symbole de célébration de leur vingtième anniversaire, donc évidemment les italiens auront d’autant plus mis les petits plats dans les grands. Déjà, la formule promo reçue est des plus élégantes : un package luxueux renfermant un cd vidéo interactif avec de nombreux extraits du livre disponible dans la version payante et le cd audio. La formule réelle, elle, contient donc un véritable livre de 164 pages avec 80 photos, une interview, des explications sur leur discographie et la conception des albums, de la poésie et six chapitres sur la pierre, l’eau, les passages, le rêve, la contemplation et la lumière. Rien que pour tout cela, on ne peut que tomber en admiration devant ce travail acharné et cette cohérence (Ataraxia se veut être un collectif de personnes dévouant leur vie entière à l’art qu’il soit littéraire, visuel ou sonore et "Arcana Eco" le premier né d’une série nommée "Obscura" qui sera vouée à la musique underground italienne). Mais, la fascination intervient d’autant plus à l’écoute de leur fabuleux talent et ce dès leur premier morceau "Cobalt", une nouvelle chanson très inspirée, sublime, profonde avec envolées lyriques, tambours et trompettes glorifiant l’âme (on y retrouve presqu’un peu de Death in June, Sol Invictus ou l’Orchestre Noir… Au choix…). Toute l’essence du groupe concentrée en cinq minutes et dix neuf secondes. Les quatre nouveautés de ce cd restent d’ailleurs dans cet esprit ("Mirsilo" rappelant The Moon Lay Hidden Beneath a Cloud avec ses passages martiaux, "Fire in the Wood" plus tzigane, "The Island of Docteur Moreau" plus folk et laissant apparaître les infinies possibilités de Francesca. On découvre en prime trois titres remaniés : "Astimelusia" plus médiéval (datant de dix ans), "Nossa Senhora dos Anjos" et "De Pourpre et d’Argent" style opéra italien avec des sonorités de clavecin et toujours cette voix d’hermaphrodite si majestueuse, unique en son genre. L’élite existe donc, des gens avec un goût démesuré pour la magie de la vie, comme des elfes exerçant leur pouvoir dans l’unique but de nous transporter au coeur de mondes mythologiques et rites païens. Au total, sept titres et l’invincibilité.

Dawn