Skeletal Family : Sakura *** (Gepek Records / Mai 05)Malgré quelques changements de line-up, un split et une reformation toute récente (2002), Skeletal Family ne s'est jamais vraiment éteint. Certes, rien de vraiment marquant n'est sorti ces dernières années, à part un "best of" et une réédition de leur fameux "Elementary by The Elements" en 2001. On sent qu'avec Sakura, les Skels souhaitent frapper plus fort cette fois et surtout asseoir l'empreinte de leur nouvelle chanteuse Claire. Tout d'abord l'univers tendu par la pochette et le titre de l'album (sakura = (fleur de) cerisier en japonais littéral mais qui indique également le printemps et la renaissance) laisse perplexe... On ne comprend pas le lien avec le passé de Skeletal Family, c'est donc qu'ils souhaitent faire peau neuve. Les titres écoutés et leur nouvel artwork (flys, stickers...) laissent plutôt penser l'inverse. D'ailleurs le premier morceau est un excellent flash-back british post-punk rythmé sans abus de cymbales (c'est toujours le problème dans le punk !) et où tant les riffs que la voix donnent des frissons de nostalgie. Enchaînement avec le très connu "Lies", un très bon tube de la grande époque des Skels. Là on se dit que la petite nouvelle fait dans la performance et arrive dans son style largement à la cheville de Anne-Marie Hurst, malgré quelques réglages surfaits ! Elle persiste et signe tout au long de l'album et quel plaisir de retrouver toutes ces sonorités, certes un peu rétro voire démodées pour certains mais dont les fans de punk/batcave (anciens et parait-il néo) se délecteront. La magie s'opère surtout après deux ou trois écoutes, lorsque l'on ressent à la fois toute la cohérence de l'album, la variété musicale des titres, les possibilités de la vocaliste qui assure aussi sur des ambiances plus mélancoliques ("Alive Again", "Lullaby of Hate"...). Sakura se base sur du déjà fait mais reste intéressant et original, un peu bâtard, tantôt plus rock n' roll ("Gut Feeling"), tantôt plus cold-wave ("Hearts Beating") avec la basse en avant, souvent sombre, on y trouve aussi quelques notes dissimulées très...gipsy ! Seule ombre au tableau, le très spécial "Nightclubbing" qui fait davantage dans le style cabaret et ne trouve pas sa place ici. Mais sûr qu'avec Sakura, le groupe répond à ce qu'on peut attendre d'eux, même à ce jour, et ne tardera pas à sensibiliser un nouveau public, même peu averti ou peu friand du genre.Dawn
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