• Tat : Quinta Essentia *** (Autoprod / Juin 06)
    Déconcertant de prime abord, le premier album-concept, sur le thème de l'alchimie, du lyonnais Tat ne semble pas fait pour toutes les oreilles tant les textes mis en avant, moitié français moitié anglais, au langage particulièrement soutenu, peuvent être incompréhensibles pour beaucoup de profanes et non adeptes des sciences occultes. Difficile donc pour le commun des mortels d'en découvrir toute la quintessence et pourtant, on se laisse vite happer par la magie et le mystère qui s'en dégagent. Le style majoritairement "dark folk" de "Quinta Essentia" est assez éloigné des banalités martiales habituelles du genre. Une guitare classique prépondérante, des cloches funèbres certes, mais aussi un chant particulier et des featurings forts intéressants (Cypher d'Omnicore sur "Mon rêve est un chêne creux", Esclarmonde et Mic de Strigoï sur "Vampyr", "The emerald tablet"..., Albérick de Cut sur "Quinta essentia : Part III") qui réussissent à nous plonger dans une ambiance tantôt sombre et étrange, voire délicieusement dérangeante, tantôt mélancolique voire féérique. L'association de la voix rauque, presque malsaine, de Tat ("Thalidomide"...) et du chant éthéré d'Esclarmonde ("Rian Iridiagmar") est captivante et y est pour beaucoup. Tout démontre une grande maîtrise et une finesse rare du jeune virtuose que l'on pourrait facilement penser ellitiste aux vues des références prestigieuses présentes sur l'album (Nietzsche, Nicolas Flamel...). "Quinta Essentia" est en libre téléchargement sur le site de Tat mais il serait sincèrement dommage de ne pas se procurer l'objet original qui vaut largement son pesant d'or.
Dusk